Publier des textes de temps à autre était mon objectif de départ, mais une fois sur la route je me suis rendue compte que ça prenait bcp de temps... Résultat, mon dernier date de juillet 2017 et nous sommes en juin 2018...Oops 😊
Du coup je me suis dis...pourquoi ne pas faire des textes plus court, moins détaillés mais plus fréquent.
Il est difficile de rattraper tant de mois de retard. J'ai donc fait un texte unique pour chaque pays d'Asie du Sud Est.
Après 3 semaines chez mon frère au Mexique puis 3 semaines en Indonésie avec mon père et un petit passage de 5 jours chez un ami (Tiseb) à Singapour, me voilà à la frontière entre la Malaisie et la Thaïlande (où un bus m'a déposée. La mousson faisait rage en Malaisie en ce mois de décembre, j'ai choisis de passer ce pays). Mon passage de la frontière à vélo se fera sous la pluie et elle ne va pas cesser des 3 jours qui suivent. Ces 3 jours partagés entre vélo et train ont pour objectif de me mener le 30 novembre au temple de Suan Mokkh où je commence le 1er décembre une retraite du silence de 11 jours, expérience extraordinaire qu'il serait bien trop long de raconter ici.
Après celle-ci j'ai rejoint des personnes rencontrées après la retraite sur l'île de Koh Pha Ngan (connue principalement pour sa Full Moon party qui a lieu dans le sud est, cette île possède pourtant dans le nord ouest un coin magnifique et très calme tourné plutôt Yoga, méditation, médecine naturelle, nourriture bio et végétarienne... Rien à voir !). Je passe une semaine là-bas puis saisis l'opportunité d'être à proximité d'un des coins du monde les moins chers pour la plongée pour aller passer 2 niveaux de plongée pendant 5 jours sur l'île voisine de Koh Tao. C'est ensuite le moment de rependre ma route à vélo. La pluie m'attend à nouveau au tournant mais la gentillesse des gens me remonte le moral, on m'invite à manger, à dormir, on prend soin de moi, je suis hallucinée. Je finis par sortir de la dépression (en prenant 1 train sur 100km, j'étais en plein cœur de celle ci !). Et là mon voyage change, me voilà pédalant sur une route longeant la plage sur 600km sous un grand ciel bleu direction Bangkok. Je dors souvent dans les temples (dans ma tente), j'y suis bien accueillie, j'ai douche et toilettes et même 2 fois, un moine pour m'apporter le petit dej devant ma tente ! Quelques Warm showers (couch surfing pour les cyclistes) m'accueillent également, il y en a beaucoup en Thaïlande. C'est toujours des moments particuliers, comme cette journée passée à Bangkok avec Supaporn, une thai de 71 ans avec qui on s'est marré comme jamais et qui m'a offert l'opportunité de faire un atelier crêpes avec 2 classes de son école. Après Bangkok, un petit détour vers Ayutthaya où je pédale avec 2 jeunes cyclistes français, (les Bike to Lille) pour leurs 2 premiers jours de trip. Puis direction le sud-est pour entrer au Cambodge par la côte. La Thaïlande, que je m'attendais à ne pas trop apprécier à cause du tourisme de masse, m'a en fait montré un visage tout autre. Je n'ai pas réellement vu les paysages magnifiques que l'on imagine car ce sont là que sont tous les touristes, j'ai donc évité ces coins. Mais j'y ai découvert des gens d'une gentillesse sans fin, désireux de faire tout pour que je sois bien, sans rien attendre en retour. Allant de m'acheter à manger à m'accueillir chez eux ou même m'ouvrir un bungalow gratuitement car ils ne voulaient pas que je dorme sous la pluie. De la gentillesse pure et simple. Bon et question paysage, c'était quand même loin d'être moche quand même ! Bref, c'est le cœur un peu serré que j'ai quitté ce pays (qui d'ailleurs a bien pleuré mon départ les 2 derniers jours, m'offrant sa pluie incessante comme à mon arrivée ! C'est un peu comme le chnord ici 😊).
Me voilà arrivée au Cambodge par le sud ouest dans la ville de Koh Kong. J'ai entendu parler des Cardamom mountains, un coin plutôt reculé du Cambodge et un peu montagneux... Génial ! C'était sympa la Thaïlande mais 1 mois de plat surpeuplé ça pèse un peu à force. Les montagnes me manquent et l'inconnu aussi...
Je récupère quelques infos auprès d'un guide à vélo qui vit à Siem Reap et propose des excusions dans ce coin, et c'est parti ! Seule consigne, rester dans les chemins car ces montagnes sont aussi nommées "le champs de mine", rapport à la quantité de mines anti-personnel qui sont toujours dans le sol. Bon... 1ère erreur, après avoir eu tant de facilité à trouver de l'eau et de la nourriture en Thaïlande, je n'ai pas fait de réserve. Le soleil tape dur et je me retrouve vite à sec. Une voiture qui passe (une des rares) me donne 2 petites bouteilles d'eau et des gâteaux. Je m'arrêterai à nouveau à la 1ère et seule maison croisée (aucun village croisé depuis ce matin), ils me donnent de l'eau et me font une soupe de nouilles. Ils me disent de rester dormir ici mais il n'y a que des hommes... Non merci ! Règle de base en voyageant seule, ne jamais m'arrêter dormir si il n'y a pas de femme autour. Je dormirai devant la 1ère petite épicerie croisée depuis ce matin, puis le lendemain je rejoins 1 guesthouse dont j'avais entendu parler. La nourriture y est bonne (et bio !), les gens sympa et les hamacs confortables. Le top !
Je continue ma route, en direction de Battambang. En début d'après midi un choix s'impose à moi, tourner à droite sur la route asphaltée et rejoindre une plus grande route qui fait un léger détour (ce que m'a absolument recommandé de faire le guide Cambodgien, car selon lui c'était plus raisonnable), ou continuer tout droit sur ce chemin plus fun et plus tranquille (ce que m'ont recommandé 2 cyclistes que j'ai croisé)... Mon choix ne va pas être long à prendre, au diable les grandes routes "raisonnables"!
L'après midi se passe super bien, je campe à côté d'une petite épicerie, ils me font de la place dans leur champ entre leurs vaches et les déchets qui tapissent le sol 😔 Pendant la nuit, l'orage éclate, ce qui va transformer mon beau petit chemin en enfer boueux. La boue collait tellement que j'ai du enlever les garde-boue et je devais enlever l'amas de boue de mes freins tous les 10m. Après 7km à pousser mon vélo, avec les pieds qui glissent dans mes sandales pleines de boue, je suis à bouE (jeu de mot ! Et non faute de français 😜). 2 jeunes dans un vieux camion qui m'ont vu passer 2 fois (car ils ont dut s'arrêter pour désembourber un autre camion) me proposent de m'emmener. Hallelujah. La soufflerie du moteur de ce vieux tacot me souffle au visage un air qui me brûle, je suis jetée dans tous les sens...mais je suis bien, ici, là, maintenant. Ils m'avancent des 10 derniers kms de boue puis je remonte sur mon vélo. Alors que je demande où trouver un endroit pour manger une femme m'invite à partager son déjeuner et m'aide à nettoyer mes jambes et chaussures pleines de boue. En repartant une sensation de bonheur intense m'envahit. Après avoir été au bord des larmes 2h plus tôt à n'en plus pouvoir... Je crois que j'ai une relation passionnelle avec mon vélo !
Me voilà finalement à Battambang où une femme locale (amie d'une amie) m'accueille 3 soirs chez elle puis je vais 2 soirs en auberge. Dégustation de vin local (enfin...vin...c'est discutable...), visite de temple, découverte de la fameuse Bat Cave (à 17h chaque soir des milliers de chauve-souris sortent d'une grotte en flot constant et régulier pendant 30mn...impressionnant !) et ballade dans la ville, je profite tranquillement de Battambang. Puis je décide de prendre le bateau jusqu'à Siem Reap pour m'éviter 200km d'autoroute et m'offrir le plaisir d'une croisière au fil de l'eau et de la vie de villages en bord de fleuve. A Siem Reap, le guide Cambodgien (Samnang) et sa femme française (Clémence) me proposent de m'accueillir pour 2 soirs, mon histoire intrigue Samnang. Finalement l'ambiance est tellement géniale, j'y resterai 5 soirs. Je prends 3 jours pour découvrir les temples d'Angkor à vélo (l'idéal pour visiter en toute liberté et éviter les foules). Le 1er jour je pars seule voir les temples éloignés, puis le 2e Samnang m'emmène à vélo à travers les temples secrets (absolument magique !) et le 3e il m'offre de me joindre à un groupe de 2 touristes et un guide à travers les temples principaux.
C'est dur de quitter cette maison où j'avais l'impression d'être en colloc avec des amis, mais je dois prendre la route, maman me rejoins dans quelques jours au Laos. La route qui traverse le Cambodge d'Ouest en Est a assez peu d'intérêt. Une grande ligne droite au cœur de plaines sur lesquelles ils pratiquent le brûlis. Il y a tellement de petits feux autour de moi j'ai parfois l'impression de pédaler en enfer ! Heureusement la traversée est rapide, en 2 jours je suis à Stung Treng, côté Est. C'est le nouvel an chinois, la famille qui tient la guesthouse où je suis sont moitié chinois, ils font donc un gros repas et des donations sur un petit autel. Puis le soir, le patron se bourre la gueule avec des potes et m'invite à me joindre à eux. C'est sur un fond de Céline Dion et de groupes de musiques roumains comme ceux qui dansent sur des ailes d'avion (pour ceux qui se souviennent) que je passe ce nouvel an. Le lendemain, je prends "l'autoroute", unique route qui mène au Laos. Je craignais le trafic...quelle idée. Je fais les 40 km qui me séparent de la frontière sur une auto... Non...en fait une route de terre avec pas une personne à l'horizon !! Ahah. Je passe ma frontière, et à moi le Laos !
La frontière Cambodge/Laos est réputée pour les douaniers qui demandent des bakchich. 2$ par personne pour qu'ils mettent un coup de tampon. Hors de question que je participe à cette corruption, je leur dis que je ne payerai pas, je suis donc punie, ils mettent mon passeport de côté. Le problème des cyclistes c'est qu'on est pas pressé par un bus, je commence à m'installer et sortir à manger, ça les a saoulé, ils me rendent mon passeport et me disent de dégager. Merci !! 😁
Me voilà au Laos, comme à mon habitude je recherche 1 temple pour dormir, celui là sera particulier. Il y a la fête annuelle du village, 2 grosses scènes sont montées, des stands ont envahi tous les espaces d'herbe vendant nourriture et alcool (sacré tentation pour les moines qui ne picolent pas et ne mangent pas le soir !). Ils m'indiquent de mettre ma tente sous la maison des moines (sur pilotis) à côté d'autres tentes. J'aide les femmes du collectif du village à collecter les dons à l'entrée et suis invitée à manger chez une famille. Ce sera en plein milieu d'un festoche que j'essayerai de dormir, malgré la musique à fond jusqu'à 5 h du mat.
Puis je reprends ma route direction Pakse où je rejoins maman dans 2 jours. Pendant 11 jours que l'on passe ensemble nous partons en scooter à la découverte des plateaux des Bolaven, leurs ethnies et leurs plantations de café, puis Champasak et son fameux temple du même style que ceux d'Angkor, puis les 4000 îles, 4 jours à se laisser bercer au fil du mekong qui s'écoule doucement, au fil de balades à vélo au milieu des rizières (sèches hélas), de lever de soleil dans le hamac. Une douce vie pour terminer ces beaux moments ensemble.
Puis maman prends le chemin de la France et moi celui de Vientiane... En bus. J'ai un rdv à l'ambassade dans 2 jours pour refaire mon passeport (le mien est presque plein. Problème de chanceuse !). Une fois mon rendez vous passé je prends la route vers le Nord, je reviendrai chercher mon passeport la semaine prochaine.
Une nuit sur les bords du Mékong avec bain au coucher de soleil (cette boule rouge qui descendait petit à petit pour se jeter dans l'eau...un de mes plus beaux bains !),une petite soirée bière/pétanque dans un bar à côté duquel je campe et 2 soirs dans une famille et 1 journée avec la fille et ses amis...Un trajet fort en rencontres qui me mène jusqu'à... Mon paradis ! Je tombe par hasard sur une petite guesthouse (Tao GH) dans un village à 1 moment où j'étais fatiguée. Je décide de m'y arrêter pour la nuit... J'y resterai en tout 6 nuits, à attendre mon nouveau passeport. Dans ce petit bungalow de bois, entourée de bananiers avec vue sur la petite rivière paisible, je bulle. Je suis la seule cliente, il n'y a que Tao et ses 2 enfants, Michele (un italien qui travaille avec elle) et son père Paolo qui était là pour 3 mois et Phan (un vietnamien qui aide ici). Je suis un peu comme en famille.
Je fais l'aller retour à Vientiane pour aller récupérer mon passeport. Dans le même temps j'avais prévu de faire ma demande de visa chinois, mais mon ordinateur (avec mes nombreux documents prêts pour la demande) refuse de s'allumer. Impossible de postuler. Bien sûr il se rallumera comme si de rien était une fois de retour dans la guesthouse ! Je suis revenue ici avec Clément, un français que j'avais croisé à Bangkok et qui était de passage au Laos aussi, je ne pouvais pas ne pas lui faire profiter de ce petit paradis. Cette fois il y a du monde, l'ambiance est super, je passe 5 jours de plus. C'est le cœur lourd que je quitte ce lieu mais la route m'appelle.
Quelques petites côtes et me voilà à Luang Prabang. Je me pose quelques jours pour postuler à nouveau pour le visa chinois. Mais l'ambassade me refuse mon (faux) billet d'avion au départ de Hanoï, ils me disent donc d'aller faire ma demande là-bas. Je n'avais pas prévu d'aller au Vietnam, je me cherche donc une route sympa direction Hanoï. Je fais le choix de partir à travers les montagnes. La route qui me mènera à Viang Xian, proche de la frontière Vietnamienne, ne sera pas sans peine.
Les pentes sont parfois très raides, m'obligeant à pousser. Mais je suis accueillie chaque soir chez une famille dans les villages. Lorsque je demande à camper ils me disent de dormir chez eux et m'invitent à partager leur repas, chaque soir est un moment unique. Les pentes deviennent vraiment hard sur cette piste et je fatigue, un 4x4 passe et m'emmène pour une cinquantaine de kms. 7 hommes dont un français qui travaillent pour une association rurale. Ils m'invitent à déjeuner, on passe quelques heures ensemble, ils sont vraiment géniaux. Je ne suis plus qu'à 200km de la frontière, en pleine montagne quand mon tube de câble de dérailleur casse. Un homme du village me fait une réparation express, mais je prends une voiture pour m'emmener au prochain gros village, Viangxay. Je me retrouve à l'arrière d'une camionnette calée entre 5 poulets, des sacs de riz, des vêtements et un couple de Laos qui me partagent leurs couvertures. A Viangxay je rencontre un cycliste suisse et un brésilien, tous les 2 en solo, qui partent demain pour la frontière. On fera donc route ensemble.
Après un mois et demi au Laos, finalement seulement la moitié à pédaler, je peux dire que ce pays a vraiment été mon coup de cœur de l'Asie du sud est. Il possède toutes sorteé de paysages somptueux allant des couchés de soleil sur les bords du mékong aux mystérieuses montagnes embrumées du nord, passant par des extraordinaires cascades dans les plateaux des Bolaven ou encore le temple de Champasak. La vie y est détendue, il y a très peu de villes, ce sont principalement des villages plus ou moins gros. Même la capitale, Vientiane se fait majoritairement à pied sans problèmes, il n'y a pas de stress, de gros trafic de klaxons. Et les gens sont d'une gentillesse et d'une simplicité folle. Je me suis sentie terriblement bien dans ce pays, je m'y serais presque vue y vivre...
C'est donc à 3 que nous passons la frontière du Vietnam.
Bon... Ça commence bien, j'avais fait mon visa vietnamien en ligne (e-visa) mais a ce poste frontière ils ne prennent pas ce type de visa. Ils me disent de retourner au Laos et aller à la prochaine frontière. 700km de détour à travers les montagnes... Euh, non là ça va, j'ai a faire au Vietnam ! En tant que française j'ai le droit à 15 jours gratuits, tant pis pour le visa payé pour rien, je prends mes 15 jours, puis je chercherai une agence à Hanoï pour faire étendre de 15 jours, c'est ma seule solution.
Au passage frontière on s'arrête déjeuner. Au même moment la femme d'à côté se fait livrer un chien qu'elle pèse (c'est donc bel et bien pour manger ! ) pendant que l'homme a les mains plongées dans le sang a faire des saucisses de je ne sais quoi... On est plongés dans le bain direct ! L'atmosphère change très vite, on sent que c'est plus speed ici, ça klaxonne, ça roule plus vite. Mais les paysages aussi, on est entourés de rizières vertes (le Vietnam est le 3e plus gros producteur de riz au monde !).
Les galères continuent, mon pneu avant tout neuf était arrivé avec un défaut, un trou sur le côté du pneu, celui-ci s'est étendu et ma chambre a air ressort et touche le frein 😣 Je fais une réparation express et on fait route tous les 3 vers la ville (fini les petits villages Laotiens !) de May Chao où on dort dans une petite guesthouse en plein cœur des rizières.
C'est ici que notre route se sépare avec Wojciech, le cycliste suisse, qui part vers le nord, quand avec Fabio, le cycliste brésilien, nous allons vers Hanoï. On se fait une grosse journée à 150km pour arriver avant le WE pour pouvoir lancer nos démarches administratives respectives (le visa chinois pour moi).
Pas de bol, l'ambassade de Chine est exceptionnellement fermée pour 4 jours 😵 décidément mon arrivée au Vietnam c'est que des complications. Je vais déposer Trotta dans un magasin de vélo pour réparer les différents petits problèmes... Et changer mon pneu ! Je croise une cyclo Colombienne qui tente d'avoir son visa chinois depuis plusieurs semaines mais c'est mission impossible. Elle a passé 2 nuits à faire la queue devant l'ambassade sans pouvoir y entrer le lendemain. En ce moment il y a un événement en Chine du coup beaucoup de demandes de visa.
Cette nouvelle galère me fout un coup au moral. Depuis 10 jours pleins de petits obstacles viennent se mettre sur ma route, ajoutés à ma fatigue physique après ces 10 jours de montagne sans pause... Je craque mentalement. Je retrouve Julien, un voyageur que j'avais rencontré à Luang Prabang, on se ballade, on rigole, ça me change un peu les idées. Ces moments de baisse de moral font partie du voyage et particulièrement du voyage seule. Je l'accepte et le laisse passer.
Je décide d'abandonner la Chine. C'est la 3e fois que ça foire, j'ai eu tellement d'obstacles sur la route qui m'a mené à Hanoï juste pour ce visa...le destin me dit de ne pas aller en Chine !
Après 1 ou 2 journées à déprimer et chercher des solutions, j'ai un nouveau plan. Une agence peut m'étendre mon tampon d'entrée de 15 jours, j'ai trouvé un vol pour aller de Hanoï à Almaty au Kazakhstan, on m'a parlé d'une boucle magnifique dans le nord est du Vietnam et Jess (une anglaise que j'avais rencontrée dans mon temple en Thaïlande et qui vit en ce moment à Hanoï) peut me garder une partie de mes affaires pour que je fasse cette boucle plus légère. Les choses s'arrangent ! Je retrouve également Dominik & Simon, 2 cyclo allemands que j'avais rencontrés à Bangkok il y a plus de 3 mois.
Mon moral est remonté à bloc, mon vélo quasi comme neuf, je prends la route de la ville de Ha Giang, départ de la boucle. Le 1 er soir alors que je cherche un coin pour camper, des vietnamiens qui jouaient au volley (le sport favori ici !) m'invitent à me joindre. Je pose mon vélo et finis ma journée par une grosse heure de volley. Une des femmes m'invite à venir dormir chez elle. J'y resterai le lendemain pour cuisiner avec elle, passer du temps en famille, le 2e soir, la grand mère est de visite aussi, on partagera donc le lit ! 🤣
Je passe 6 jours à pédaler (dont 1 jour de pause) entre Ha Giang et le lac Ba Be. Cette route a travers les montagnes est à couper le souffle, elle rentre dans le top 5 des plus beaux paysages croisés depuis le début de ce voyage. Des montagnes mélangeant le noir des roches avec le vert pétant des cultures, au milieu desquelles passent des rivières bleu azur...j'ai parfois l'impression d'être dans un film d'animation tellement ces paysages sont surréalistes. Cette boucle est mon cadeau de consolation à la place de la Chine, eh bien je ne suis pas déçue !
Je rencontre aussi sur ma route un groupe de 3 motocyclistes (Fabio, Stephane et Maike) avec qui on se retrouvera dans 3 villages différents, on forme une petite famille atypique entre motos et vélo. Je recroise aussi Julien sur cette boucle et je rencontre une famille d'Israeliens adorables que je retrouve également au lac Ba Be. Bref, cette boucle aura été riche en paysages extraordinaires et en belles rencontres. Mais à mon grand regret j'ai eu très peu de contact avec les locaux qui sont assez froids et distants dans le nord du Vietnam. Avec l'équipe on se pose un jour au lac Ba Be, lac immense creusé au milieu des montagnes. Depuis le balcon de notre Guesthouse on a une vue absolument bluffante sur ce magnifique lac.
Je reste 2 jours de plus pour prendre du temps seule un peu. Sur ma route retour pour Hanoï, alors que je demande à camper dans un village on m'ouvre une cabane inhabitée car il va pleuvoir. La pluie (et l'atmosphère) me fera rester 2 nuits. Je suis invitée à déjeuner et dîner par les hommes de la cabane voisine. J'aime tellement me retrouver dans ces situations complètement inconnues mais tellement riches en découvertes.
Je rentre à Hanoï, j'ai 4 jours pour organiser mon départ et gérer les dernières choses. Je suis accueillie chez Xuang une vietnamienne qui m'ouvre une pièce sur le toit de son immeuble... Je suis au top. Je me ballade dans Hanoï, je déguste les délicieux buffets Vegan, je profite des bières à 20cts avec Marc un autre cyclo croisé... Je profite de cette ville qui me plaît vraiment bien en fait. Une fois qu'on sort des auberges du centre on découvre une vie très sympa.
Le Vietnam qui avait plutôt mal commencé m'a finalement émerveillée par ses paysages. Le rapport froid avec les gens fait qu'il ne passera pas dans mon top pays mais je suis heureuse que le destin m'ait emmenée ici.
Mais il me tarde d'arriver dans les fameux pays en Stans, retrouver les sensations de la montagne en altitude, du camping sauvage et surtout du calme et de la solitude.
L'Asie du Sud Est à été un passage vraiment super et riche en rencontres, mais la surpopulation pèse à un moment.